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Parents : les bienfaits de l'équitation

Quels bienfaits l’équitation peut-elle apporter à nos enfants ? Quelles sont les particularités de ce sport qui mettent la relation avec l’animal au centre de sa pratique ? Tacante est partie à la rencontre d’une maman, d’une directrice de poney-club et d’une directrice de centre d’équithérapie.
Parents : les bienfaits de l'équitation

La rentrée scolaire est déjà loin derrière nous parents, en ce début du mois d’octobre… Et après s’être assurés que nos chères têtes blondes étaient désormais familiarisées avec leur nouvelle maîtresse et leurs nouvelles classes, il nous faut maintenant trouver l’Activité (avec un grand A !) qui leur permettra de s’épanouir pleinement en dehors du joug scolaire. Commence alors une course aux inscriptions et aux bons plans qui emmènent les parents exemplaires que nous sommes, des cours de tennis aux terrains de football, en passant par la patinoire et les tatamis…. Et si on s’arrêtait au manège et à la carrière ? Quels bienfaits l’équitation peut-elle apporter à nos enfants ? Quelles sont les particularités de ce sport qui mettent la relation avec l’animal au centre de sa pratique ? La pratique de la compétition équestre peut-elle aider les enfants à développer leur confiance en eux ?

Tacante est partie à la rencontre d’une maman, d’une directrice de poney-club et d’une directrice de centre d’équithérapie pour leur poser chacune 3 questions-clefs.

La maman : Justine, cavalière de compétition, maman de Pauline et de Marine, toutes deux également cavalières. Pauline a été sacrée Championne de France 2015 à Lamotte Beuvron dans sa catégorie, Poney Elite D Minime.

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En photos : Pauline, Championne de France 2015 et Marine s’accroche !
Pourquoi avez-vous inscrit vos enfants à des cours d’équitation, à l’origine ?

Le premier contact que mes filles ont eu avec l’équitation s’est fait, quand elles avaient 4 ans, lorsque nous sommes allées nous promener dans le poney-club proche de notre maison de vacances. Très vite les filles ont manifesté le désir de faire des promenades à shetlands, tenus en main. Elles se sont peu à peu attachées à certains de ces poneys et les remontaient à chaque vacance en promenade ou “pony games” (jeux à poney). L’équitation, d’abord activité de vacances, est devenue par la suite une activité hebdomadaire, par intermittence tout de même jusqu’à leurs 8 ans, avec des périodes d’arrêt plus ou moins longues, puis de façon définitive par la suite. C’est l’affectif et la relation privilégiée à l’animal qui a été l’élément déclencheur de leur passion.

Y a-t-il des valeurs, ou des traits de caractère de vos enfants qui se sont développés avec la pratique de l’équitation ?

Je dirais en premier lieu la confiance en soi, acquise dans la relation privilégiée avec un animal parfois impressionnant dont on ne maîtrise pas les réactions.

Puis la persévérance et la volonté. L’équitation peut être une activité parfois “ingrate” avec des périodes de grande progression, suivie de périodes de stagnation voire de petite régression. Il faut beaucoup de persévérance pour arriver à surmonter ces petites crises équestres passagères. Persévérance également (pour Marine) après une série de cours avec chutes par exemple.

Enfin, la notion de respect de ses engagements et de responsabilité vis à vis de son poney me paraît fondamentale. L’équitation est un sport de plein air, qui se pratique été comme hiver. Les périodes hivernales sont vécues de manière assez douloureuse par l’une de mes filles ; le froid, la pluie, la neige pourraient venir à bout de sa passion sans cette notion d’engagement.

La pratique de la compétition a-t-elle changé la relation de vos enfants à l’équitation ? Quels sont les points positifs et négatifs liés à la compétition équestre ?

Non, pas vraiment. La notion d’affectif et de relation avec son poney est toujours prédominante par rapport à la notion de performance. Mes enfants préfèrent monter un poney qu’elles aiment plutôt qu’un poney vainqueur mais sans saveur ni odeur.

Dans la pratique de la compétition, l’attitude de nos enfants est très révélatrice de leur caractère au quotidien. Pauline est très tranquille, peu stressée par les examens, reportant toujours sans états d’âmes au dernier moment les tâches qu’elle a à accomplir ; lorsqu’elle arrive sur la piste avant un parcours d’obstacles, elle est détendue, sans aucune pression, et ne manifeste pas de grosse déception si sa prestation n’a pas été performante.

La pratique de la compétition a permis à mes enfants :

– de développer l’esprit de compétition, d’avoir la “niaque”

– de développer l’esprit d’équipe et de co-responsabilité. Même si l’équitation reste un sport individuel, la notion de “club”, “d’équipe” soudée autour de son coach est très forte. Avant chaque concours le dimanche, les enfants se donnent rendez-vous aux écuries le samedi en fin de journée, pour préparer ensemble le matériel, et tresser ensemble les poneys. Si l’un ou l’autre des enfants est absent, le reste de l’équipe s’occupe de charger son matériel et de tresser son poney.

– d’avoir une relation privilégiée avec une tierce personne, leur coach.

Le seul aspect négatif selon moi est le côté “chronophage” de la compétition équestre. Réveil le matin aux aurores, retour à la maison à la nuit tombée, pour seulement 2 minutes passées sur la piste…

La directrice de poney-club : Estelle, directrice de Poney-Nature, accueillant près de Rouen les enfants à partir de 2 ans dans un cadre entre ville et campagne.

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Estelle et ses jeunes cavaliers
Que viennent chercher les parents qui inscrivent leurs enfants à des cours d’équitation ?

Les parents satisfont en premier lieu le désir de l’enfant, ils cherchent ainsi leur plaisir.

Certains réalisent aussi, par transfert, une activité qu’ils auraient aimé pratiquer plus jeunes.

Beaucoup sont séduits par ce sport pratiqué avec un animal dans la nature, les parents d’adolescents parviennent ainsi à leur faire rencontrer la nature, avec d’autres, plutôt que seuls devant l’ écran informatique.

Quelles qualités l’équitation permet-il de développer chez l’enfant ?

Quelque lignes ne suffisent pas à résumer les bienfaits de l’équitation chez l’enfant ! Néanmoins, on peut citer le respect de l’animal et de façon générale le respect de l’autre, l’entraide et le partage. L’enfant est responsabilisé et cela l’aide à grandir. La sobriété, l’humilité, la maîtrise des émotions sont développées. La relation affective développée avec l’animal est indéniable et peut pallier, du moins partiellement, à certaines “carences”.

D’un point de vue physique, l’équitation stimule le tonus postural et permet un développement du schéma corporel et de l’organisation spatio-temporelle.

Concrètement, pouvez-vous citer un cas précis où l’équitation a permis de faire avancer significativement un enfant ?

On ne compte plus les constatations que nous relatent les parents : une petite fille qui sort en compétition n’a plus “peur” de l’adulte par son gain de confiance en soi, un garçon efface des troubles du comportement face à des situations inattendues, une autre petite fille dort mieux pendant 2 ou 3 nuits après sa séance….

La directrice de centre d’équithérapie : Sabine, directrice avec son mari Laurent de Cheval Esperance, centre d’équithérapie dans la région de Rouen.

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chevalesperance.fr
Que viennent chercher les parents qui inscrivent leurs enfants handicapés à des cours d’équitation ?

Ce que les parents nous demandent, c’est d’abord de considérer leur enfant avec toutes ses potentialités, au delà de son handicap, et de l’accueillir comme tel pour l’aider à donner le meilleur de lui-même, grâce au cheval. C’est aussi de mettre en oeuvre tous les outils, matériels et compétences, pour que son handicap soit pris en charge et de ce fait allégé.

Quelles qualités l’équitation permet-elle de développer chez l’enfant handicapé ?

Tout d’abord la relation : on entre en contact avec le cheval, on communique avec lui, il répond… Et c’est une communication non verbale, donc simple, et apaisante. Le cheval décentre l’enfant de lui-même et de ses problèmes et lui apporte sa présence vivante, réconfortante, gratuite, qui ne demande rien en retour.

Puis, la confiance en soi, l’autonomie, la responsabilité : il faut à la fois respecter le cheval, en prendre soin, et s’imposer à lui, se faire obéir, le diriger. Cela forge le caractère, dans la douceur.

Enfin la mobilisation corporelle, l’équilibre, la maitrise du geste, la détente musculaire : on dit facilement qu’une heure à cheval au pas apporte autant de bienfaits que 1000 gestes de massage d’un kiné…

Et tout cela de façon ludique, à travers le bien-être, le plaisir et le loisir.

Concrètement, pouvez-vous citer un cas précis ou l’équitation a permis de faire avancer significativement un enfant porteur d’un handicap ?

Je pourrais en citer des dizaines ! C’est toujours un étonnement… On a nous-mêmes du mal à croire que l’enfant va pouvoir progresser mais le cheval, lui, fait son oeuvre. Et Jessica qui ne parlait pas se met à dire « poney, trotter ! ». Et Johan, qui ne communiquait que par des cris et ne supportait pas le contact physique, s’apaise, se met à sourire, caresse le cheval, se redresse physiquement. Et la scoliose d’Alexis se résorbe peu à peu…

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