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La Garde Républicaine, cette inconnue

La Garde Républicaine : Qui sont ces cavaliers et ces chevaux qui vivent au cœur de Paris ? Et quelles sont leurs principales activités ?
La Garde Républicaine, cette inconnue

©Gabriel Cortès

Lorsque l’on évoque la Garde républicaine, c’est surtout à ses chevaux et cavaliers que l’on pense tant ils sont associés à l’image du protocole de l’Etat. Participant en effet aux services d’honneur déployés au profit des plus hautes autorités, ils appartiennent au régiment de cavalerie qui forme, avec deux régiments d’infanterie, les trois composantes de la Garde. Il s’agit aussi du dernier régiment de cavalerie montée des Forces Armées françaises. Les missions protocolaires ne représentent pourtant qu’environ 20 % de l’ensemble des attributions. Qui sont ces cavaliers et ces chevaux qui vivent au cœur de Paris ? Et quelles sont leurs principales activités ?

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Garde Républicaine aux Invalides – Garde Républicaine à Paris ©Gabriel Cortès

Le régiment de cavalerie est historiquement installé dans le IVème arrondissement de Paris, boulevard Henri IV, au « quartier » des Célestins. C’est ainsi que l’on nomme une caserne abritant une unité montée. Deux autres quartiers accueillent ses effectifs : la quartier Carnot, à l’orée du bois de Vincennes et le quartier Goupil à Saint-Germain-en-Laye.

Ce prestigieux régiment compte près de 500 militaires et 460 chevaux. Il est organisé en un état-major, quatre escadrons et un centre d’instruction. Les trois premiers escadrons sont différenciés par les robes des chevaux qui les composent: alezans pour le 1er, bais pour le 2ème et bai-bruns pour le 3ème. Le 4ème escadron, l’ escadron hors rang, regroupe la fanfare de cavalerie, le service vétérinaire, les maréchaux-ferrants. Chaque escadron est divisé en pelotons, puis en escouades composées de six cavaliers. Les chevaux sont affectés aux cavaliers qui ont en charge leurs soins et leur travail.

L’âge d’achat des jeunes chevaux est de trois ans. Chaque année, environ 10% de l’effectif équin du régiment est renouvelé. Lors des campagnes d’achat, le commandant de régiment accompagné du vétérinaire-en-chef et d’une personne qualifiée se fait présenter des chevaux à l’occasion de rassemblements de propriétaires-éleveurs dans les principales régions d’élevage françaises. Il en sélectionne un petit nombre. Ce sont majoritairement des Selles Français, mâles ou hongres. Ils doivent présenter de bons aplombs, une robe franche, et toiser 1,65 m au garrot. Une fois présélectionnés, une visite vétérinaire est réalisée à Paris. Elle complète l’examen extérieur et l’observation des allures.

Les chevaux achetés sont débourrés au quartier Goupil, à Saint-Germain-en-Laye. Les méthodes traditionnelles ont profité de l’apport de Nicolas Blondeau il y a déjà quelques années. Après environ une année d’apprentissage et de dressage, le jeune cheval est affecté dans le rang. Ce n’est qu’un an plus tard, à l’âge de cinq ans, qu’il effectue son premier service d’honneur.

Outre des service d’honneur à cheval ou à pied, de nombreuses missions de sécurité sont effectuées au quotidien dans la capitale (surveillances des bois de Boulogne et Vincennes, du champs de Mars…). Des cavaliers participent également au services d’ordre mis en oeuvre lors des rencontres sportives au du Parc des Princes et au Stade de France.

Le régiment appartient à la Gendarmerie nationale. A ce titre, plusieurs postes à cheval permanents dépendent de lui en Ile de France (L’Isle-Adam, Hachères-la-Forêt, Rambouillet, Chambord, Saint-Nom-la-Bretèche, Saint-Chéron, Chantilly, Boulogne et Vincennes), en province (le Lions d’Angers, Compiègne), et même en Nouvelle Calédonie (Népoui). En période estivale plusieurs autres postes saisonniers sont mis sur pied par le régiment -16 à l’été 2014- qui y détache chevaux et cavaliers. Ils viennent en renfort de la gendarmerie départementale et effectuent des missions de sécurité publique similaires.

A l’occasion de grands rassemblements de foule (sommets G8, G20, commémorations du débarquement en Normandie, par exemple), des chevaux sont egalement déployés pour effectuer des missions de contrôle de zone. Ils se révèlent un atout précieux pour voir en toute discrétion ou, au contraire, pour être vu.

Cet aperçu serait incomplet si l’on ne mentionnait pas les savoir-faire équestres maintenus et transmis au sein du régiment. Ainsi, des « formations spéciales » participent au rayonnement du régiment et garantissent le niveau de technique équestre. Ce sont le carrousel des lances, la reprise des tandems, la reprise des douze, la fanfare de cavalerie, et enfin les trompes de chasse. Conjointement, les selliers, bourreliers, casquiers, maréchaux-ferrants, perpétuent des méthodes artisanales qui mériteraient d’être classées au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Enfin, les maîtres et sous-maîtres de manège composent un corps d’ instructeurs chevronnés.

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Tandem de Châteauroux ©Gabriel Cortès

Quant au domaine de la compétition, il ne subsiste aujourd’hui que les équipes de dressage et de concours complet. L’équitation sportive contribue à l’éducation des jeunes chevaux et permet l’élévation globale du niveau équestre tout comme la mise en valeur des chevaux issus de l’élevage français. En 2008, l’adjudant-chef Hubert Perring participa avec Diabolo Saint-Maurice aux jeux olympiques de Pékin au sein de l’équipe de France de dressage. Avant lui, en 1992, l’adjudant-chef Serge Cornut et Olifant Charrière avaient participé, en dressage également, aux JO de Barcelone.

Sans doute auraient-ils aimé utiliser, eux aussi, un tapis de selle Tacante mais cette start-up prometteuse n’était pas encore créée !

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