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Le Général L'Hotte, toujours d'actualité !

Alexis L’Hotte né dans une famille d’officiers de cavalerie doit sa renommée à son exceptionnel talent d’écuyer, à sa distinction à cheval, au brillant de sa conversation en société, forçant l’admiration de tous.
Le Général L'Hotte, toujours d'actualité !

Il y a quelques mois, le Service Historique de la Défense accueillait au château de Vincennes une exposition et un colloque consacrés au général Alexis L’Hotte (1825-1904).

Conçu par Guillaume Henry, responsable du secteur Équitation aux éditions Belin, le colloque était présidé par le professeur Daniel Roche et ouvert par Serge Lecomte, président de la FFE.

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Structurée autour d’une quinzaine de communications de spécialistes du sujet, l’ambition de cette journée d’étude, qui a réuni environ 80 personnes, était de percer la modernité de la pensée équestre de cet illustre écuyer en chef du Cadre Noir. Son ombre plane, il est vrai, comme une aigle héraldique, sur le Manège de Saumur et des générations de cavaliers ont été éduqués dans son culte.

En l’occurrence, la récente biographie qu’a consacré Nicolas Chaudun à ce personnage énigmatique a permis d’en apprendre d’avantage (Un centaure au crépuscule, Actes Sud).

Alexis L’Hotte est né le 25 mars 1825 à Lunéville dans une famille d’officiers de cavalerie. Après l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, il sert toute sa carrière dans des unités de cavalerie, n’étant cependant jamais engagé sous le feu. Il doit sa renommée à son exceptionnel talent d’écuyer, à sa distinction à cheval, au brillant de sa conversation en société, forçant l’admiration de tous.

Le maréchal Lyautey, qui fut son officier d’ordonnance pendant quatre ans, lui vouera une admiration sans bornes. Il dira de lui : « enseigner n’est rien, épater est tout. » Quant au général de Broissia, il rapportera à son propos : « sa délicatesse de sentiments, sa noblesse, sa grandeur d’âme. »

Si sa carrière fut consacrée à l’instruction, le général L’Hotte était cependant avare de ses conseils, solitaire et même distant lorsqu’il enseignait. Il a passé sa vie à cheval, consignant chaque jour dans des carnets le fruit de ses observations.

Il eut pour maîtres le vicomte d’Aure -chantre de l’équitation d’extérieure, issue de l’ancienne Ecole de Versailles, et François Baucher -héraut de l’équitation savante, issu du monde du cirque. Le général L’Hotte a-t-il réalisé la synthèse des doctrines de ces deux maîtres comme il est habituel de le dire ? Il aura plutôt puisé chez l’un et chez l’autre des principes. Aussi ses deux ouvrages publiés, selon sa volonté, à titre posthume (Un officier de cavalerie, en 1905 et Questions équestres, en 1906) fixent-ils, d’une plume alerte, des éléments de doctrine sans bâtir ni une synthèse, ni une méthode.

Comme l’a souligné Alain Franqueville : « [il] concentre son attention sur la définition des buts et des qualités à développer et clarifie les questions fondamentales pour guider la mise en pratique du dressage (…). » Le général L’Hotte a élaboré des concepts pour parvenir à penser l’équitation et rendre compte de sa complexité. C’est à L’Hotte que l’on doit les formules telles que « calme, en avant et droit » ou « manier intimement impulsion et flexibilité », ou encore « plus d’impulsion, plus de cheval. »

Le général L’Hotte a légué à la postérité un nom, pris comme référence par l’UNESCO lors de l’inscription de l’équitation de tradition française au patrimoine immatériel de l’humanité en 2011 ; il a légué aussi une doctrine qu’il est utile de connaître dans sa lettre, bien que « l’art ne s’apprend pas dans les livres qui n’instruisent guère que ceux qui savent déjà. » ; il a légué plus encore un esprit, que résume cette phrase prononcée lors de la construction d’un manège à Saumur : « Si j’osais dire, je ferais placer au fronton de ce manège cette seule inscription : Réfléchissez. »

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